philippe soupault - les Dernières nuits de Paris


c'est un 2 août



que Philippe Soupault est né

promeneur infatigable
il est l'auteur des Dernières nuits de Paris


en voici quelques saillies :

Elle souriait si drôlement
que je ne pouvais m'empêcher de regarder son visage lunaire
et peut-être que malgré moi,
je répondais à son sourire comme l'on répond à un miroir

Les coeurs battaient dans les arbres,
c'était la fin de l'été et quelqu'un,
accoudé à une fenêtre, disait à la nuit : " il fait froid... "
Peut-être, pensais-je, mais il y a un moment pour tout.



Nous fîmes dans cette rue de Seine,
qui s'étonne encore de son existence,
une rencontre qu'on ne peut qualifier ni d'agréable,
ni de choquante, ni de désespérante,
mais qui laissa une trace d'ombre,
une raie noire dans le paysage de notre soirée.



Les jours qui suivirent cette nuit ressemblèrent aux nuages
immobiles et muets
ils ne laissaient aucune trace
pas un regret



elle vivait ailleurs
peut-être dans une autre chambre
et seule son ombre répondait à mes questions
et à mes appels





philippe soupault - Grand Reporter















témoin de son temps
Philippe Soupault a travaillé comme Grand Reporter
au début des années 1930
il sillonne l'Amérique
hantée par la crise de 1929
et en revient avec une ode à Manhattan
aux allures de prémonition


ô New-York
qui attend et qui espère
la plus grande catastrophe de tous les temps
le signal d'un nouveau siècle
et de la fin d'un monde


en 1933-34
il parcourt l'Allemagne
met en garde du réarmement moral des Allemands
ainsi que de l'oppression dont est déjà victime le peuple juif

Philippe Soupault se souvient :

J'ai rencontré Hitler dans ses manifestations, dans ses meetings,
mais par hasard, un jour il m'est arrivé une aventure
que je n'oublierai jamais
et que je regrette toujours. 
C'est un jour que j'étais à l'Hôtel de Berlin
qui était le siège de Hitler. 
Hitler prenait le thé au Kaiserhof.
Et moi j'avais un rendez-vous avec un de ses adjoints pour faire une interview.
Et tout à coup je monte dans l'ascenseur et tout à coup on me dit : "oh non ! Arrêtez !
On me fait reculer et Hitler monte dans l'ascenseur avec son secrétaire.
"Est-ce que je pourrais avoir une interview du Führer ?"
Hitler regarde son secrétaire et répond : 
"Pas d'interview pour les journalistes français."
A ce moment là, je me suis dit 
"si j'avais eu un revolver, et si j'avais pu tuer Hitler... "
J'ai regretté, toujours, de ne pas avoir eu de revolver...



Philippe Soupault écrit en partie à Berlin
ce qui s'avèrera son dernier roman
les Moribonds
toujours non réédité

philippe soupault - Philippe DADA





le 6 juin 1921
le salon DADA ouvre à la galerie Montaigne


Philippe Soupault y présente plusieurs inventions



Portrait d'un inconnu
un cadre vide et nu auquel j'avais attaché des ballons rouges


Portrait d'un imbécile
un miroir du XVIIIème siècle
devant lequel j'avais placé un bougeoir avec une bougie allumée


Cité du Retiro
un morceau de bitume, précurseur de l'art brut
dont le titre s'expliquait parce que j'avais ramassé ce morceau de bitume
dans ce passage qui débouche sur la rue Royale



J'avais acheté sur les quais une petite toile du Second Empire
représentant une fillette assise sous un arbre,
que je prétendais être le portrait de Mlle Clara Tambour,

une chanteuse d'opérette dont j'étais un admirateur
et dont le pseudonyme me plaisait bien


Enfin, j'étais en verve, mon Portrait,
c'est à dire l'empreinte de ma main préalablement enduite d'encre noire



il paraît que je demandais aux passants : " Savez-vous où habite Philippe Soupault ? "
Certains haussaient les épaules et continuaient leur chemin; 
d'autres, obligeamment, cherchaient à me renseigner


je demandais à acheter des oranges chez une concierge 
et un saucisson chez un fleuriste


j'entrai dans un café et je proposai à un de mes voisins d'échanger nos consommations :
un porto contre un quart vichy, 
un picon grenadine contre une citronnade


j'entrai dans la très belle boutique d'une  marchande de couleurs pour acheter des oiseaux,
autant que possibles exotiques




                                        CINÉMA- PALACE




                                                                        à Blaise Cendrars


Le vent caresse les affiches
Rien
la caissière est en porcelaine



                          l'Écran


le chef d'orchestre automatique dirige le pianola
il y a des coups de revolver
                                        applaudissements
l'auto volée disparaît dans les nuages
et l'amoureux transi s'est acheté un faux col


    Mais bientôt les portes claquent
    Aujourd'hui très élégant
    Il a mis son chapeau claque
    Et n'a pas oublié ses gants


Tous les vendredis changement de programme



philippe soupault - les frères Durandeau

par deux années consécutives  
le prix Goncourt manque Philippe Soupault
Cocteau a réussi à placer ses protégés
et Aragon disait de Soupault
qu'il cherchait à se faire oublier
comme d'autres cherchent à se faire valoir
au détour d'un cocktail   (des Cocteau)


en 1924 paraît  les Frères Durandeau :


Elle était fière de ses enfants, surtout à cause de leurs défauts.
Son préféré était toujours celui qui causait le plus de souci.
Eux, l'aimaient un peu cavalièrement, un peu hâtivement, 
mais avec sincérité.


elle a besoin de les admirer passionnément 
et elle sait bien que pour gagner leur tendresse
elle doit être la plus faible


il était environ midi
c'est l'heure où l'on attend le bonheur
étendue sur un lit
où le silence donne une chaleur douce
où la couleur préférée est toujours celle d'une robe neuve
si neuve qu'on va l'acheter tout à l'heure



heureusement, il n'était encore que midi dix,
l'heure précise, où l'on a de la volonté,
où l'on désire sans crainte, 
où l'on trouve toujours les mots dont on a besoin.



sa mémoire, à tire d'aile, allait rejoindre l'incertain et le passager



Que m'importe : 
je suis seul,
j'agis en lançant en l'air ces mains
que je crois fortes et fines comme l'ambre.
Ce ciel au dessus de moi, je n'ai plus peur qu'il craque.
Les grandes rivières sont des esclaves tendres.
J'agis en regardant un troupeau très loin, 
en prenant possession d'une forêt qui ronge la colline, 
et dans le fond, 
cette ville bleue sous le silence,
n'est-elle pas aussi à moi ?
L'herbe grince sous le soleil, 
une route se creuse un lit dans les prairies,
et le vent frappe à toutes les portes
avec son cortège d'arbres, de rocs et de sifflements.
Je sais bien que je suis seul de cet avis,
mais le silence est mon complice.
La nuit ferme quotidiennement les portes de mon royaume, 
mon corps est délié,
plus léger que mon esprit et dépourvu de songes,
je plane au dessus du grand espace fleuri d'étoiles,
au dessus du temps que les secondes, comme des cigales, dévorent en criant.
Il faut être seul, 
mais seul sans miroir et sans ombre,
un peu d'air comme une fleur entre les dents et le regard droit,
belle flèche pour une cible faite à l'image de soi.
Je ne crains que mon désir.
Contre celui-là qui est un oiseau, une femme, un courant d'eau et d'air,
une lampe sur une table, une plume, un fruit, un océan ou une cigarette,
il faut lutter lorsqu'on n'a pas l'habitude de la force.
Je suis fort comme une motte de terre qui ne disparaitra jamais,
comme une goutte d'eau, seul phénix connu
Et ce silence qui était mon royaume, 
mon royaume d'or, 
je l'abandonne,
je le vends pour quelques paroles sèches comme des plaques de cuivre.
Est-ce pour mieux l'aimer, 
pour le conquérir à nouveau ?
Je suis un roi du silence et de moi-même,
mais j'ai soif de conquêtes, 
soif de lutter surtout,
car ce domaine abandonné, 
cette moitié de mon coeur,
je vais la reprendre pour la mordre, 
pour l'enlacer,
triste de n'avoir que deux bras.
J'ai beau rugir au nom du ciel, au nom du coeur,
je ne suis simplement, 
oh ! très simplement 
qu'un bavard furieux
comme une rivière. 
Que m'importe après tout !
Le sens de mes paroles est faux, 
mais mes paroles s'envolent.
Je tourne avec un peu de grâce dans un cercle en agitant des petits drapeaux.
Je parle et je comprends, 
je comprends et je parle,
je n'ai songé à rien, à rien, à rien.
Une crise de larmes serait ici la bienvenue,
mais nous avons horreur de pleurer.
Nous sommes des sentimentaux sans sentimentalité.
Je découvre à cause de vous, 
à cause de moi, ô mes frères, des hommes.
Vous jouez de l'harmonica devant votre glace, excellent exercice de gymnastique.
Hommes de paille, hommes de feu,
vous choisissez des volcans pour la petite danse guerrière.
Je pense à vous, frères loups, je pense à vous, mais non à moi.
Nous avons oublié notre âme.
celle-là... 
oui j'ai négligé mon âme.
Nous ne sommes que des esprits.
Nos passions sont rouges comme le fer chaud,
mais jamais une larme ne briserait ce beau métal de famille.
L'esprit tue. 
Je l'ai deviné et je me crois malin.
Mais je ne suis pas capable de reconnaître ce par quoi je vis
ce par quoi nous valons.





philippe soupault - le Grand Homme



1929


le Grand Homme paraît


Louis Renault
oncle de Philippe Soupault
se reconnaît tellement dans cet industriel
dans ce portrait à charge de la bourgeoisie française
que sa première pensée
est d'envoyer des hommes de main casser la figure à son neveu

un avocat persuade de ne rien en faire


alors l'industriel fait racheter tous les exemplaires
mais l'éditeur décide de retirages
le bouche à oreille est manifeste
et le succès sans appel


Le Grand Homme est un roman où l'on voit les prémisses de la mondialisation
Philippe Soupault consacre le deuxième chapitre
à un portrait de femme
celle qui va épouser le Grand Homme :


Claude Paillard était belle. 
Dès sa plus tendre enfance,
elle avait compris que sa beauté était éclatante.
Ceux qui l'entouraient la considéraient comme un merveilleux objet
et la traitaient avec respect.
On l'admirait tant qu'on négligeait de l'aimer.
Lorsqu'elle devint femme, sa beauté s'accentua
et éloigna d'elle cette simplicité humaine
qui l'aurait rendue semblable aux autres.
Elle devint exceptionnelle.
Lointaine,
elle fut un spectacle, 
une harmonie et presque une divinité.
Elle ne voulait appartenir qu'à un homme glorieux,
qu'au roi d'un pays ou de quelque matière.
Et cet homme, elle l'attendait, 
sans impatience mais avec certitude.
Son orgueil et sa beauté ne lui permettaient pas de douter de son destin.
Les hommages des jeunes gens, 
des premiers venus,
elle les méprisait assez pour ne même pas les craindre :
ils lui étaient dus.
Mais lorsqu'elle croisait un homme dont la richesse était célèbre
ou qu'elle était présentée à quelque prince, 
elle souriait à sa destinée





philippe soupault - Hassen MKADMINI - la Tunisie


1938
Philippe Soupault est un de ceux qui ont essayé d'alerter la France
sur le réarmement de l'Allemagne
mais les Français sont encore trop dans la Victoire de 14 18

Soupault finit par étouffer dans l'hexagone
et se décide à accepter une nouvelle mission
fonder Radio Tunis
il passe ainsi plusieurs années en Tunisie
et veille à ce que cette radio nationale ne soit pas celle seulement des colons
mais pour moitié en arabe celle aussi des autochtones

le Gouvernement de Vichy s'installant
Soupault est démis de ses fonctions
il reste à Tunis
il est dénoncé
et emprisonné pour soupçon d'avoir traité avec l'ennemi

45 jours à l'isolement
il ne parlera pas
malgré la Gégène
8 mois de prison au total
sans motif d'inculpation

un séjour qu'il racontera dans le Temps des assassins
surtout pour évoquer ses compagnons de cellule
mais livre qu'il refusera de publier en France
au regard du martyr des camps de concentrations

les Américains arrivant à l'ouest
Soupault est libéré
les Allemands arrivant par l'est
il a juste le temps de gagner Alger

De Gaulle lui demande de partir dans les Amériques
nouer les contacts   
poser les bases de ce qui servira à constituer l'Agence France Presse



avec l'aimable concours de Frédéric Mitterrand
Ré Soupault parle de Philippe Soupault à Tunis

1ère partie - 15'


2ème partie - 12'




JANVIER 2012

je vous relaie ce Message de soutien / appel à signer la pétition


pour la libération et la régularisation de Monsieur Hassen MKADMINI,
père de famille montreuillois !!!

Monsieur MKADIMINI sera convoqué très prochainement, probablement ce mardi 10 janvier 2012
au tribunal administratif de Paris pour le recours contre l'Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) dont il fait l'objet.

Vendredi 6 Janvier 2012, Monsieur Hassen MKADMINI, tunisien, arrivé en France en 2005, a été arrêté à Paris , lors d'un contrôle d'identité au faciès.
Sans papier, il a été transféré au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes.

Ses deux enfants, Meryem-Amélie (5 ans) et Mohamed-Yassine (4 ans), sont scolarisés à l'école maternelle Danielle Casanova de Montreuil (93100).

Monsieur et Madame MKADMINI ont construit leur vie de famille à Montreuil, où sont nés les enfants.
Très attachés à l'éducation de ceux ci, ils souhaitent rester en France et avaient, depuis plusieurs années déjà, entamé des démarches en ce sens.
Cette famille très réservée a besoin de notre soutien.

Une pétition est lancée par les parents d'élèves et RESF Montreuil
et nous demandons à chaque membre du réseau, de signer et de faire signer cette pétition,
de la diffuser le plus largement possible.

Nous souhaitons pouvoir réunir 500 signatures avant lundi soir. Non ce n'est pas pour se présenter à la présidentielle mais juste pour que les trois mots inscrits sur le fronton de nos institutions liberté égalité fraternité retrouvent tout leur sens :-) Maintenant, un petit clic et clin d'œil par ici :










Selon votre coeur

Sent: Monday, January 09, 2012 12:25 AMVous signez ou vous cliquez sur "supprimer" c'est selon votre sentiment et votre choix.
Taoufik
> Message du 08/01/12 18:57
> Objet : [RESF57] ] Urgentissime : appel à soutien pour M. MKADMINI
>
Bonsoir,
> Nous vous avions alerté hier du placement en garde à vue de M. Hassen MKADMINI au commissariat de Paris 16ème suite à un contrôle au faciès. Notre mobilisation n'a pas suffi à lui éviter la case rétention. Il se trouve actuellement au CRA de Vincennes loin de ses deux boutchoux et de son épouse traumatisés par cette séparation. Monsieur sera convoqué très prochainement (probablement mardi) au tribunal administratif de Paris pour le recours contre l'Obligation de Quitter le Territoire Français dont il fait l'objet. Il sera assisté par Me Bruno Vinay. Afin d'étoffer son dossier et de montrer notre solidarité à cette famille, une pétition est lancée par les parents d'élèves et RESF Montreuil et nous demandons à chaque membre du réseau, de signer et de faire signer cette pétition, de la diffuser le plus largement possible. Nous souhaitons pouvoir réunir 500 signatures avant lundi soir. Non ce n'est pas pour se présenter à la présidentielle mais juste pour que les trois mots inscrits sur le fronton de nos institutions liberté égalité fraternité retrouvent tout leur sens :-) Maintenant, un petit clic et clin d'œil par ici :
> Fraternellement
> Pour RESF 93
> Malika C.

philippe soupault - les champs magnétiques

1919
la France sort de cette guerre effroyable



Philippe Soupault et André Breton l'ont traversée
bien malgré eux
Apollinaire a juste eu le temps de les faire se rencontrer
ils sont d'accord
il n'y a plus d'autre issue
qu'un ouvrage
où nous nous interdisons de corriger
ni même de raturer
les Champs magnétiques sera le Livre

celui par quoi tout commence
le Surréalisme
André Breton en fera son église
il en deviendra son geôlier
Soupault considère que le Surréalisme est avant tout un état d'esprit

le premier chapitre des Champs magnétiques
est de Philippe Soupault

un écrin noir de pessimisme
pour beaucoup
celui qui ouvre

Prisonniers des gouttes d'eau
nous ne sommes que des animaux perpétuels
nous courons dans les villes sans bruit
et les affiches enchantées ne nous touchent plus
à quoi bon ces grands enthousiasmes fragiles
ces sauts de joie desséchés.
Nous ne savons plus rien que les astres morts;
nous regardons les visages et nous soupirons de plaisir.
Notre bouche est plus sèche que les pages perdues;
nos yeux tournent sans but, sans espoir.
Il n'y a que ces cafés où nous nous réunissons pour boire ces boissons fraîches,
ces alcools délayés et les tables sont plus poisseuses que ces trottoirs
où sont tombées nos ombres mortes de la veille








philippe soupault - l'éternité et un jour



c'est un 12 mars (1990)







que Philippe Soupault meurt


en 1917
soldat de première classe
il est désigné avec une cinquantaine de camarades
pour servir de cobaye à un prétendu vaccin contre la typhoïde

Après plusieurs semaines de délires fiévreux
il se verra heureux de se compter parmi les survivants de ce cauchemar
toute sa vie il croira mourir jeune


fumeur invétéré
il meurt à près de 93 ans
après quand même une ablation d'une corde vocale


il a vécu les deux dernières années
reclus dans sa chambre
n'attendant plus que la mort vienne enfin le délivrer

on peut le voir souffrir
au milieu des années 1980
quand il n'essaie juste que de simplement parler

il faut le voir au début des années 1980
dans un documentaire de Bertrand Tavernier
à plus de 80 ans
faire des blagues aux enfants dans la rue
l'enfance retrouvée à volonté




6 ans plus tard en 1996
un même 12 mars
Ré Niemeyer Soupault le rejoint


à eux deux
ils ont constitué les Histoires merveilleuses des 5 continents

à la mort d'Aragon
Soupault écrit ce poème



je n'ai plus tellement envie de chanter
j'ai envie de dessiner
parce que désormais
je préfère le silence
et regarder les étoiles
plus silencieuses que la mer
que le vent
et les insectes


taisez-vous
tais-toi
c'est mon coeur qui bat
et que je n'entends pas
mais qui ne me l'envoie pas dire
et que j'écoute en vain
quand la nuit précède le silence
le sommeil ou la mort


vous qui frappez à ma porte
sachez que je ne réponds plus
je suis sourd comme un soupault
et muet comme un cachalot