1929
le Grand Homme paraît
Louis Renault
oncle de Philippe Soupault
se reconnaît tellement dans cet industriel
dans ce portrait à charge de la bourgeoisie française
que sa première pensée
que sa première pensée
est d'envoyer des hommes de main casser la figure à son neveu
un avocat persuade de ne rien en faire
un avocat persuade de ne rien en faire
alors l'industriel fait racheter tous les exemplaires
mais l'éditeur décide de retirages
le bouche à oreille est manifeste
et le succès sans appel
Le Grand Homme est un roman où l'on voit les prémisses de la mondialisation
Philippe Soupault consacre le deuxième chapitre
à un portrait de femme
celle qui va épouser le Grand Homme :
Claude Paillard était belle.
Dès sa plus tendre enfance,
Dès sa plus tendre enfance,
elle avait compris que sa beauté était éclatante.
Ceux qui l'entouraient la considéraient comme un merveilleux objet
et la traitaient avec respect.
et la traitaient avec respect.
On l'admirait tant qu'on négligeait de l'aimer.
Lorsqu'elle devint femme, sa beauté s'accentua
et éloigna d'elle cette simplicité humaine
et éloigna d'elle cette simplicité humaine
qui l'aurait rendue semblable aux autres.
Elle devint exceptionnelle.
Lointaine,
elle fut un spectacle,
une harmonie et presque une divinité.
elle fut un spectacle,
une harmonie et presque une divinité.
Elle ne voulait appartenir qu'à un homme glorieux,
qu'au roi d'un pays ou de quelque matière.
qu'au roi d'un pays ou de quelque matière.
Et cet homme, elle l'attendait,
sans impatience mais avec certitude.
sans impatience mais avec certitude.
Son orgueil et sa beauté ne lui permettaient pas de douter de son destin.
Les hommages des jeunes gens,
des premiers venus,
Les hommages des jeunes gens,
des premiers venus,
elle les méprisait assez pour ne même pas les craindre :
ils lui étaient dus.
ils lui étaient dus.
Mais lorsqu'elle croisait un homme dont la richesse était célèbre
ou qu'elle était présentée à quelque prince,
elle souriait à sa destinée
elle souriait à sa destinée